L’éloge de la douceur

Dans la palette de mes couleurs de Doula j’ai rencontré la douceur.

Les couleurs de ma personnalité et mes couleurs de Doula sont les mêmes, variable dans leur intensité, et plus ou moins diluée selon ce qui vit ici.

Au cœur de la naissance, il se passe en moi une syntonisation de l’harmonie des couleurs qui me font entrer dans la danse, dans la création de mon accompagnement.

Je ne le sais pas, je ne l’induis pas, je ne le contrôle pas et cela se fait.

Tout part de ce moment de rencontre, lorsque je me présente au cœur de cet écrin, de cette caverne de l’enfantement que la femme que j’accompagne est en train de tisser.

L’espace d’un instant, tous mes sens entrent en reliance pour capter l’essence de ce qui se vit et des besoins qui se présentent. Cet espace qui s’ouvre en moi reste présent tout au long de la naissance.

Quel instant particulier que celui d’arriver dans cette bulle et de poser ses mains pour la 1re fois sur cette femme en pleine ouverture sur tant de plans différents, le corps, le cœur, l’âme …

Ce toucher-là est si timide, si prudent, si vulnérable… il dit : me voici et voici les couleurs que je porte. Je suis là pour toi.

Il est parfois en totale harmonie avec les besoins, parfois à ajuster et parfois loin de la vibration qui se joue ici… je l’accepte, je n’ai pas la vérité, chaque naissance à sa propre vérité.

De l’extérieur je ne peux pas si aisément sentir cette vibration; en 1 minute; tout en moi cherche à se syntoniser avec cette maman et son bébé qui arrive. Grand et bel exercice d’ouverture, d’humilité et de présence.

Mes mains se posent ici, je crée un premier contact plein de bienveillance, qui a envie de dire les mots : présence, sécurité, vulnérabilité, intimité, confiance, accompagnement.

Du bout des doigts, c’est tout un langage non verbal qui chuchote au cœur de cette maman.

C’est magnifique de vivre un moment comme celui-ci. C’est comme dans les rencontres prénatales, cela me demande de plonger au cœur de ma vérité et de mon authenticité.

Dimanche mes mains ont parlé ce langage.. et elles m’ont offert une nouvelle poésie que je n’avais pas encore pleinement rencontrée dans l’accompagnement des naissances : la douceur.

Cette maman, au cœur de son voyage d’ocytocine, dansait si bien avec ses hormones que de l’extérieur je croyais lire une ambivalence de douceur et de puissance intense.

Mais est-ce si ambivalent finalement ? La puissance peut être douce, la douceur peut être puissante… je crois….Dimanche oui.

Quand la vague est venue emportée cette maman au-delà du rivage, mes mains ont senti l’appel de se poser et de soutenir un peu plus fermement, comme les naissances précédentes me l’avaient demandé.

Et c’est là que l’harmonisation s’est fait, en un mot, cette maman au cœur de sa vulnérabilité, a demandé : pas trop fort !

Quelle belle guidance que d’oser me partager cela, quelle belle humilité que d’accueillir que je ne sais pas, en arrivant, ce qu’il faut faire et ce dont elle a besoin.

L’éloge de la douceur venait d’ouvrir sa danse.

Elle et moi, en vibration d’ocytocine partagée, une danse de douceur et de caresse, de présence et de confiance.

Cette présence si douce, si maternante, si pleine d’amour a révélé en moi une couleur de ma palette de ma vie de femme, à ma vie de doula.

Aucune expérience précédente ne m’avait emmené si loin dans cet espace où, même au creux de la tempête, le ralentissement et la douceur sont la réponse. Pas de pression, pas de massage ferme, si peu de moments de force dans mes mains.

Toutes les cellules de mon corps ont compris d’un peu plus près le vortex de l’ocytocine, la plongée dans les hormones et leur magie à enfanter.

C’était si beau à regarder…. Si beau….

La musique de mes doigts, de ma présence, de mes mots a accompagné cette plongée au cœur de l’essentiel.

Tout a été nourri en moi, cette douceur-là m’a emmené dans un espace de prendre soin que j’aime profondément.

De tout mon cœur et de toutes mes cellules, j’ai baigné dans l’amour et la présence pour cette maman et son bébé à venir.

J’ai connecté avec un espace de louve que j’ai tellement vibré lorsque j’avais mes bébés. Cet espace où tout est dit dans la douceur, dans les caresses, dans la présence, dans l’immense reliance et compassion de ce qui se vit, parfois sans le comprendre.

Cette vibration-là est en moi pour toujours, dimanche, elle s’est présentée aussi dans l’accompagnement et chaque enfantement m’offre le cadeau de comprendre toujours plus le sens dans ma vie d’œuvrer au cœur des naissances .

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